Un partenaire de l’ASTM en Bolivie menacé d’expulsion (ASTM, 1.9.15)
Le CEDIB (Centre d’Investigation Bolivie), partenaire de longue date de l’ASTM, a été directement menacé d’expulsion suite à la campagne entamée le 8 août dernier par le vice-président du pays, M. Alvaro Garcia-Linera, déclarant que les ONG mentent « en faveur des intérêts étrangers » et menaçant d’expulsion celles qui veulent « faire de la politique ». Dans sa déclaration le vice-président de Bolivie a directement nommé le CEDIB ainsi que trois autres organisations : la Fondation Tierra, la Fondation Milenio et le CEDLA (Centre d’Etudes pour le développement agraire).
Cette déclaration a été suivie d’attaques contre certains journalistes précisant que les dites ONG diffusaient des informations erronées en communiquant des mensonges tels « Ils ne veulent pas que nous semions du maïs ni du riz. Ils ne veulent pas que nous touchions les arbres… Ils veulent que nous vivions comme il y a 500 ans, comme de petits animaux ».
Atteinte aux droits civils et censure
L’ASTM est profondément choquée par ces menaces. Elles essayent non seulement de ridiculiser le travail des ONG, mais elles portent également atteinte aux droits civils dans une société démocratique. Le CEDIB est une organisation pluraliste et indépendante qui compte un solide parcours professionnel de plus de 30 ans. Elle contribue au débat social, en fournissant de l’information scientifique et de qualité. Partenaire de longue date de l’ASTM, elle a fait l’objet d’une large reconnaissance nationale et internationale.
Pour l’ASTM, les propos du gouvernement bolivien sont d’autant plus inquiétants qu’ils ne sont pas isolés mais s’intègrent dans une série de menaces contre la société civile observées dans la plupart de pays où l’ASTM entretient des partenariats.
L’ASTM appelle à un débat démocratique
Nous estimons indispensable l’existence d’organisations sociales fortes, autonomes et responsables. Il appartient à l’État de veiller à ce que les garanties nécessaires soient données pour que les ONG déploient leur action de manière libre et sûre. Le travail des ONG ne peut pas être restreint aux sujets isolés ni à des thématiques définies par le gouvernement. Il doit aussi pouvoir se rapporter aux questions sociétales même en contrariant les expectatives gouvernementales. Nous considérons que la critique intellectuelle ne s’enrichi pas avec la censure mais avec le débat démocratique.
Nous tenons à marquer notre plus grande solidarité avec le CEDIB et espérons qu’ils pourront continuer leur travail dans des conditions dignes d’un pays démocratique.